vendredi 13 juin 2014

Lettre ouverte au président de la république contre la circoncision

Michel Hervé Bertaux-Navoiseau                  Monsieur le président de la république
89 rue d'Hauteville                                         Palais de l'Elysée
75010 Paris                                                    75008 Paris






Paris, le 11 juin 2014,

Monsieur,

Lorsqu'une des plus hautes autorités éthiques de l'état n'ose pas tenir parole à cause de quelque faction, alors, la démocratie est en danger. Or le 14 juin 2013, à la réunion fondatrice d' "Excision, parlons-en" à la Sorbonne, Madame la présidente de la Commission nationale consultative des droits de l'homme a déclaré qu'elle allait, dans son rapport à votre intention, mentionner que les mutilations sexuelles féminines et masculines sont discriminatoires. Mais le 1er octobre 2013, en se prononçant à une forte majorité pour le respect du droit de l'enfant à l'intégrité physique dans les termes suivants :

"L'Assemblée parlementaire est particulièrement préoccupée par une catégorie de violation de l'intégrité physique des enfants, que les partisans des procédures ont tendance à présenter comme bénéfique pour les enfants eux-mêmes malgré les preuves évidentes du contraire. Cela comprend, entre autres, la mutilation génitale féminine, la circoncision des jeunes garçons pour des raisons religieuses,...",

l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a provoqué un tollé des religieux de toutes nationalités. Du coup, l'avis du 2 décembre 2013 de la CNCDH n'a pas osé parler de discrimination.

Mais déjà, le 27 mars 2013, le défenseur des droits et la défenseure des enfants avaient rejeté ma réclamation relative aux mutilations sexuelles des enfants des deux sexes au motif qu'elle ne serait pas "du ressort de l'un des domaines" suivants :

"Il est, tout d'abord, nécessaire d'établir un traitement défavorable ou une différence de traitement entre des personnes placées dans une situation comparable.

"Ce traitement différencié ou défavorable doit, ensuite, intervenir dans un domaine prévu par la loi. Ces domaines sont essentiellement : la vie professionnelle…, ou l'accès à un bien ou un service…

"Enfin ce traitement différencié ou défavorable doit pouvoir s'expliquer par la prise en considération d'un des critères de discrimination également prohibés par la loi tel que, notamment, l'origine, le sexe, l'état de santé ou le handicap, l'âge, l'orientation sexuelle, la situation de famille, l'apparence physique, l'activité syndicale, les convictions…

"En conséquence, sans contester ni la réalité des faits que vous décrivez, ni le préjudice que vous estimez que ces enfants subissent,…, les situations dont vous faites état ne paraissent pas constituer une discrimination au sens de la loi.

"Toutefois, les mutilations génitales féminines, parmi lesquelles l'excision, sont source de grandes souffrances physiques et psychologiques pour les enfants qui les subissent.

"Aussi, particulièrement sensible à cette problématique et aux conséquences qu'un tel acte peut engendrer, le Défenseur des droits mène actuellement des travaux s'y rapportant, sous l'angle de la protection de l'enfance."

Vous noterez que Madame Derain, dans ses deux derniers paragraphes, semble discriminer le sexe masculin en paraissant impliquer que la mutilation sexuelle masculine, qui provoque régulièrement des décès, ne serait pas susceptible d'entraîner de grandes souffrances, notamment psychologiques. Mais là encore, cette discrimination n'en est pas une "au sens de la loi".

Voilà pourquoi je vous demande de faire en sorte que la législation permette de sortir d'un tel discours et de tirer toutes les conséquences de droit du Principe 10 de la Déclaration universelle des droits de l'enfant de l'Organisation des Nations Unies :

"L'enfant doit être protégé contre les pratiques qui peuvent pousser à la discrimination raciale, à la discrimination religieuse ou à toute autre forme de discrimination.",

alors qu'il s'agit de pratiques non seulement poussant à la discrimination mais également discriminatoires en elles-mêmes. A cet effet, étant donné d'une part qu'un sondage effectué en Allemagne a donné environ 70% de voix en faveur de la décision du 7 mai 2012 du tribunal de Cologne qui a condamné la circoncision, d'autre part qu'il serait douteux que les membres du parlement prennent le risque de s'aliéner les voix musulmanes ou juives, il paraît souhaitable de poser la question par référendum. Après l'avis favorable donné par Madame l'ex-ministre des droits des femmes à mon article "Mutilations sexuelles et ordre moral", Madame la ministre de la justice pourrait utilement se prononcer publiquement sur celui que vous trouverez ci-joint. Il montre à quel point la circoncision est une pratique odieusement discriminatoire, avec des conséquences planétaires dramatiques,

Avec mes remerciements anticipés, je vous demande d'agréer l'expression de mes sentiments distingués,



p. j. :
- lettre de Madame la défenseure des enfants (pour le Défenseur de droits)

- mon article "Entre barbarie et exclusion, la circoncision rituelle, comble d'un racisme masqué derrière religion, tradition, culture et folklore (les dramatiques conséquences psychosociologiques de la circoncision en font le pire des racismes et le plus grand crime contre l'humanité, catalyseur de fanatisme, terrorisme, génocide et féminicide)"
https://www.academia.edu/3892296/Entre_barbarie_et_exclusion_la_circoncision_rituelle_comble_dun_racisme_masque_derriere_religion_tradition_culture_et_folklore_mis_a_jour_11.06.14

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