Paris, 2 juillet 2013. Pour achever le tableau d'une mise en scène qui semble avoir puisé la médiocrité de son inspiration chez IKEA, il vous aurait fallu, Lou, ainsi qu'à vos musiciens, des auréoles en plastique sur la tête. Ou peut-être, au sommet de chacun des arcs de cercles encadrant les cinq exécutants d'un public qui ne s'est pas laissé prendre (pas un seul rappel) à une opération de promotion des ventes digne d'un supermarché, une énorme faveur rouge. Rouge comme vos lèvres, Lou, cependant restée communicante dans cet enfer de sophistication masculine. La faveur fut d'ailleurs réalisée par le nœud papillon noir passé autour de votre cou comme la corde à celui des bourgeois de Calais.
"I'm sorry if I disappoint you." - Are you really sorry (you
should) or "Where have you been that was not you"? Too bad and
too sad!
Car ce décor dont on se serait bien
passé ne fut rien à côté de l'atroce vacarme imposé par des ingénieurs du son
aussi intoxiqués aux décibels tueurs que leurs confrères du tout-Paris (Divan
du Monde, Gaité lyrique, Maison de la danse, La Cigale, La Boule noire, Play me, I'm yours, etc…).
A la sortie, une jeune fille posa à ma barbe blanche la question : "Ca
date d'il y a longtemps, la salle Pleyel ?", comme si c'était un immeuble
récent ? Excellente question et pour cause. Mais j'eus beau me pencher tout
près d'elle pour lui demander de la répéter, je ne l'entendais quasiment pas et
ajoutai à ma réponse : "Ils ont dû me rendre sourd avec leur
vacarme." Ce fut tout particulièrement celui du bassiste qui, dès qu'il se
mettait à jouer, a systématiquement cassé non seulement nos oreilles (la dernière
place, qui m'a été vendue, était pourtant tout en haut de la salle) mais
surtout la spontanéité d'un public qui ne demandait qu'à scander avec les
mains. Bravo pour la frustration car pour la belle image de marque de poésie
rêveuse et bucolique de "Devil or angel", c'est loupé ; complètement
brisée ! Triste soirée donc !
De grâce, belle Lou, virez-moi tous
ces mecs et leur violence qui vous a rendue tout bonnement inaudible pendant
une bonne moitié du temps. A commencer par celui qui vous a aussi sottement
empaquetée. Et chantez donc en solo – c'est là que vous êtes la meilleure – si,
assommée vous-même, vous ne voulez pas vous retrouver de nouveau victime de
malaises du genre de celui qui vous a prise (le trou de mémoire).
Merci encore pour vos bonnes paroles
qui seules ont fait quelque obstacle au pouvoir des mâles dominants et femelles
soumises (cf. Morice Bénin) qui règne actuellement sur la chanson française,
dernière Bastille à prendre puisqu'entre musique d'un côté, design et décibels
de l'autre, il faut choisir, comme les mélomanes de Pleyel vous l'ont fait sentir.
Michel Hervé Bertaux-Navoiseau
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